TransCanadiana: Polish Journal of Canadian Studies / Revue Polonaise d'Études Canadiennes
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TransCanadiana jest recenzowanym, punktowanym czasopismem naukowym wydawanym raz w roku przez Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, w całości poświęconym badaniom nad Kanadą, w szczególności nad kulturami i literaturami kanadyjskimi, historią i socjologią Kanady. Prócz artykułów naukowych publikujemy recenzje oraz fragmenty powstających monografii na temat Kanady (w sekcji „Work-In-Progress”). Każdy numer jest numerem tematycznym. Czasopismo ma zasięg międzynarodowy i wydawane jest w języku angielskim oraz francuskim.
TransCanadiana is an annual, peer-reviewed, multidisciplinary journal of the Polish Association for Canadian Studies. TranCanadiana publishes themed issues on subjects related to Canadian Studies with special focus on literature, culture, history and sociology. We welcome articles in English and French, relevant reviews, and fragments of larger studies for publication in our Work-In-Progress section.
Redaktorzy naczelni: Agnieszka Rzepa, Marcin Gabryś
Kontakt: Rynek Główny 34,
31-010 Kraków, Polska
tel. +48 12 4325060,
fax. +48 12 4455216
e-mail: ptbk@uj.edu.pl
strona www: http://www.ptbk.org.pl/TransCanadiana,68.html
Nazwa wydawcy: Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich
ISSN: 1899-0355
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Item “A brave new schizophrenic world” – Canada in Michael O’Brien’s Plague Journal(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Urbaniak-Rybicka, EwaDans la dystopie controversée de Michael D. O’Brien Plague Journal, publiée en 1999, le Canada apparaît comme une antithèse du « royaume paisible » où au lieu de sa célèbre tolérance on voit une sorte de totalitarisme que causent le libéralisme et le relativisme postmoderne. Le roman se présente sous la forme d’un journal tenu par Nathaniel Delaney. Le narrateur, faisant souvent recours au courant de conscience, décrit le monde qui l’entoure, analyse des changements inquiétants qui s’y produisent et évalue sa propre vie. Il est persuadé que la civilisation occidentale, qui a rejeté les valeurs chrétiennes, se dirige vers une catastrophe. Le titre du livre est une référence au Journal de l’année de la peste, le texte du XVIIIe siècle dans lequel Danief Defoe relatait l’épidémie ravageant Londres au XVIIe siècle. Selon Delaney, une maladie similaire, qu’il appelle peste sociopolitique, ronge les esprits des Canadiens contemporains. Le narrateur, en tant qu’un critique du gouvernement et du relativisme, qui est selon lui proche du totalitarisme, et en tant qu’un catholique, un homme hétérosexuel dans les veines duquel coule du sang de Premières Nations du Canada, se sent comme quelqu’un qui fait partie d’une minorité opprimée, ce qui paraît comme une anomalie dans la littérature canadienne qui décrit souvent des conditions symétriquement opposées. Le héros décrit le processus de son exclusion progressive de la vie sociale et publique à cause de son rejet du politiquement correct et de la dénonciation du Canada comme un pays ressemblant à la société orwellienne où l’apparente paix est au fond une guerre idéologique, la liberté devient une nouvelle forme de totalitarisme et la prétendue science captive la société et la fait endormir dans l’ignorance. Soupçonneux, se trouvant au bord de la folie, Delaney devient l’ennemi public. On l’accuse, selon lui à tort, d’inceste et de meurtre, et on le désigne coupable, comme chez Orwell, de crimes de pensée. Nathaniel trouve refuge dans la forêt canadienne, au sein de la nature du pays à laquelle ses ancêtres était liés depuis des siècles. Soutenu par les Thu, une famille pieuse d’immigrés vietnamiens et aidé par son grand-père Thaddeuss Delaney, il retrouve la paix intérieure et libère son esprit de la haine qui le détruisait. Quand, à la fin, il est arrêté par les autorités canadiennes à ses trousses, et ensuite disparaît mystérieusement de sa cellule, sa vie est écrite dans les pages de son journal qui doit servir aux autres générations à reconstruire le monde d’avant l’apocalypse.Item “A foreign language in a familiar country”, or Language, Genealogy, and the City in Marianne Ackerman’s Jump(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Czarnowus, AnnaLe roman de Marianne Ackerman intitulé Jump appartient sans doute à ce que Deleuze et Guattari appelaient « une littérature mineure », « celle qu’une minorité fait dans une langue majeure » et dans « la langue [qui] est affectée d’un fort coefficient de déterritorialisation » (1977: 16). Le roman dépeint les conflits et les interdépendances entre les Francophones au Québec et les Anglo-Québécois. Les relations entre deux groupes sont présentées par ce qui est arrivé à Myra Grant, journaliste d’âge mûr. Bien que linguistiquement « anglo », elle traite son irlandicité et son habitation à Montréal comme deux centres de son identité. Comme c’est dans bien d’autres cas de littératures mineures, la généalogie importe sur le fait de parler l’anglais. Pour Myra l’anglais, ainsi que la ville de Montréal, constituent plus une patrie que tout le Canada, perçu ici comme une notion abstraite, peu pertinente pour l’expérience du Québec. Cette province se présente comme un lieu d’une grande qualité artistique, « une nation de muses » (Jump 82) où « l’art compte » (Jump 82). En tant que concepts alternatifs de nation, outre la question de la langue maternelle, s’offre une solution aux dilemmes identitaires de la fin du vingtième siècle, qui se poursuit au vingt-et-unième siècle.Item “A loss so fine it pierced my heart.” Lost languages and Cultural Identity in Hiromi Goto’s Chorus of Mushrooms and Eden Robinson’s Monkey Beach(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Bodal, EwaBien que Chorus of Mushrooms d’Hiromi Goto et Monkey Beach d’Eden Robinson aient été écrits par deux auteurs évoluant dans des contexts ethniques et sociaux différents, les deux romans partagent le thème commun, celui de la perte de la langue ancestrale dans les textes des protagonistes. Dans Chorus of Mushrooms, les parents japonais immigrants de Muriel, ou Murasaki, construisent l’identité de toute la famille sur le rejet de la langue et de la culture japonaises ; dans Monkey Beach, la communauté de Haisla des Premières nations de Kitamaat où vivent la protagoniste Lisamarie Hill et sa famille, s’est presque entièrement occidentalisée et pratiquement plus personne ne parle le Haisla. Étonnément, dans les deux romans, la langue ancestrale peut être considérée comme moyen d’accéder à la véritable identité des protagonistes, comme une traduction de la tradition vers l’anglais ; ce qui ne s’avère être qu’une traduction approximative, loin de suffire à transmettre les complexités de leurs cultures respectives des non-Blancs. L’article est consacré à la question de la perte des langues et à leur rôle de porteurs de l’identité ethnique et culturelle dans Chorus of Mushrooms et Monkey Beach. L’auteur de l’article interroge la neutralité supposée de l’anglais ainsi que l’insuffisance des théories occidentales dans l’étude des textes des auteurs non-Blancs : tandis que l’anglais peut être, comme l’aurait dit Lacan, un fondement d’accès au droit du père (blanc), les langues ancestrales dans les romans de Goto et de Robinson se transmettent par l’intermédiaire des grand-mères des protagonistes. L’auteur analyse également l’importance des langues et des cultures ancestrales pour les familles / communautés dans lesquelles les personnages vivent.Item A Narrative Inquiry into Canadian Multiculturalism: Fugitive Pieces by Anne Michaels(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2003) Gasztold, BrygidaLa loi sur la citoyenneté canadienne de 1947 a fait ressortir le besoin de se distancer de l’identité britannique et d’en définir sa propre canadienne. De nombreuses théories ont établi les liens entre le concept de canadianité et les caractéristiques d’un territoire donné et ont défendu l’idée de la survie des victimes de la colonisation comme essentielle pour la construire (Atwood, 1972) ou ont indiqué “la mentalité de garnison” (Fry, 1964) comme caractéristique de l’imagination canadienne. Considérer le Canada comme une “nation sur mesure” (“A Nation by Design”) (Zolberg, 2006) suppose qu’il existe plus d’une manière d’être Canadien. L’une des variables du discours multiculturel est la notion de récit, qui est non seulement un outil de construction et de transmission du savoir mais également il reflète la structure sociale et conceptuelle dont il ressort. Le roman d’Anne Michaels Fugitive Pieces (1996) (traduction française : La Mémoire en fuite de 1998) représente tel récit ancré dans l’expérience juive dont le contexte plus global façonne les modèles idéologiques propres à la diversité canadienne. L’auteure associe une perspective ethnique à un lieu culturel du Canada multiculturel et, ce faisant, elle crée un récit représentatif de l’ethnicité juive et de la pluralité culturelle canadienne. L’auteure de cet article examine la façon dont Michaels emploie les éléments du discours narratif reflétant aussi bien que rejettant la notion de multiculturalisme. Le caractère épisodique du récit et la représentation du temps comme interrompu reflètent le contraste possible entre sa construction et sa representation ; entre la politique institutionnelle canadienne et sa pratique. Le concept d’adoption ainsi que de famille de substitution défient une histoire linéaire et officielle promouvant d’autres récits que ceux légitimés par la noblesse du sang ou par l’appartenance au groupe dominant. Les lacunes dans le récit et les histoires inédites revèlent un processus très complexe d’édification d’une nation, qui doit tenir compte des premières étapes marquées de l’expérience de l’invasion et de la colonisation tandis que les omissions dans le texte et dans le récit révèlent non seulement les difficultés de définition de l’identité canadienne mais aussi d’acceptation des modèles déjà existants.Item Anna Branach-Kallas (ed.) (2014). Niuanse wyobcowania. Diaspora i tematyka polska w Kanadzie(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Majer, KrzysztofItem Approche translatorique des relations entre les Acadiens et les Québécois. Brunante d’Herménégilde Chiasson en polonais(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Żuchelkowska, AlicjaThe aim of this paper is to demonstrate how elements manifesting cultural identity present in a source text affect translator’s attitude towards the source culture. Based on qualitative studies of translators’ attitudes towards this kind of text the author intends to present modifications proposed by different translators, concerning relations between the Acadians and the Quebec French, in Herménégilde Chiasson’s novels « Brunante ». Hence, the author would like to demonstrate that in the case of cultures that are little known by target text readers the translator’s attitude toward a given literary work sometimes bears the hallmarks of an ideological choice, thereby shaping readers’ perceptions and assumptions towards the source culture.Item Avant-propos / Introduction(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Bujnowska, Ewelina; Rzepa, AgnieszkaItem Bulletin de l’APEC / PACS Newsletter(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Soroka, Tomasz; Bujnowska, EwelinaItem Chantal Bouchard (2012). Méchante langue. La légitimité linguistique du français parlé au Québec(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Chrupała, AleksandraItem Contents(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013)Item David Groulx (2013). Imagine Mercy(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Rzepa, AgnieszkaItem “Emotional Importance of Walls.” An Agoraphobic Look on Canadian Wilderness in Steff Penney’s The Tenderness of Wolves(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Szatanik, ZuzannaLa notion de «mentalité de garnison» de Northrop Frye est un point de départ pour l’analyse de l’espace canadien sous le prisme de l’agoraphobie. Contrairement au «royaume paisible», que Frye associe à un projet non réalisé, la «mentalité de garnison» est bien enracinée dans un lieu et liée à des notions telles que «espace» et «nature sauvage». Le personnage principal du roman de Stef Penney, Madame Ross, fait un voyage vers le Nord, paysage vide qu’elle redoute, et enrichit sa narration d’une perspective extrêmement agoraphobe. Bien que l’énigme d’un meurtre constitue le principal centre d’intérêt du roman, l’objectif de cet article est d’explorer les rapports entre les concepts tels que «mentalité de garnison» et «agoraphobie» et de manière plus générale de réfléchir sur l’intérêt des théories de l’agoraphobie dans la lecture du paysage canadien.Item Est-ce un royaume paisible? Image du pays à travers les contes choisis(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Chrupała, Aleksandra; Warmuzińska-Rogóż, JoannaThe purpose of this analysis is to discuss the panorama of stories in Quebec, having a strong cultural background and dialoguing with different traditions. The authors of the article first outline the past of the story, originally oral, but enriched in the nineteenth century by a written version thanks to many writers. Thereafter, they make an inventory of the most common characters and motifs of traditional storytelling. However, even if the story is undoubtedly an integral part of the literary and cultural heritage of Quebec as evidenced by a long tradition of storytelling, it is definitely not homogeneous as among Quebec stories one can find particularly those classified as historical, anecdotal and supernatural. On top of this, stories change considerably with transformations in the Quebec society in the first half of the twentieth century. Even today, stories and storytellers are a major element in the cultural landscape of Canada, whether in literature or in the mass media, including television and the internet. Throughout the last century the story had moments of glory and decline, with a real revival in the 1990s. In order to illustrate new trends in the story that overlap with the old tradition, the authors focus on the creation of Fred Pellerin, a young artist, author of several collections of written and oral stories, who uses patterns and characters of ancient stories by giving them quite modern accents.Item Exploring Different Dimensions of the Canadian Prairie: Community And the Individual in Sheila Watson’s The Double Hook And Robert Kroetsch’s What the Crow Said(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Raczyńska, KatarzynaL’objectif de cet article est d’examiner les tensions dans la représentation du caractère individuel, souvent périphérique, de la communauté des Prairies, supposée être cohérente et centralisée. Les oeuvres littéraires sont étudiées afin de mettre en évidence le changement de l’idéal pastoral dans un cadre moderniste, pourtant par rapport à des influences postmodernes dans des textes canadiens postérieurs en prose. Ainsi l’auteur examine le degré d’implication des romans en question : une performativité sociale en tant que source de trouble intérieur, une sexualité genrée en tant que résultat direct de la force sociale, et enfin des connotations homoérotiques ajoutant encore un autre aspect à la reception des personnages étudiés. L’article se veut une tentative de démontrer certaines erreurs dans la vision illusoire des prairies considérées comme un espace paisible, presque arcadien, mais en réalité profondément déchiré par des émotions ambivalentes, par une sexualité ambiguë et transgressive ainsi que par les conflits personnels nourris d’apparences et des limites physiques dans leur acception la plus singulière qui soit.Item Freedom Footprints. Multiculturalism from the Chinese Canadian Literary Perspective in Larissa Lai’s Salt Fish Girl(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Kowalska, KingaLe présent article examine l’intrigue autour de l'usine de chaussures Pallas dans le roman Salt Fish Girl de Larissa Lai, en proposant de la traiter comme une métaphore complexe des problèmes de la minorité chinoise au Canada. L’auteure y explore le fonctionnement dans le récit de la symbolique des chaussures et de la philosophie de la marche participant au processus de la création de la critique postcoloniale de l’idéal canadien du multiculturalisme, ainsi que de leur rôle dans l’expression de l’identité hybride et instable des immigrés. Focalisé sur les thèmes de la liminalité et du déplacement, qui dominent dans le discours concernant les chaussures, l’article analyse : l’image de la main-d’oeuvre de l’usine composée des ouvriers de couleur, tels des clones hybrides ; la rébellion qui consiste à laisser des empreintes par des salariés révoltés ; les stratégies publicitaires de l’usine. Ces thèmes contribuent à représenter les Canadiens chinois en tant que travailleurs demeurant dans la condition d’une dépendance inhumaine et hybride à l’égard des tout-puissants propriétaires blancs de l’usine. La conclusion de l’article révèle la vérité sur l’usine de chaussures où derrière une image idéalisée se manifeste la double nature du mutliculturalisme avec, d’un côté, ses idéaux et, de l’autre, sa réalité passée sous silence.Item Géographie conflictuelle d’une ville : Rue Saint- Urbain de Mordecai Richler et Côte-des-Nègres de Mauricio Segura(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Żurawska, AnnaThe aim of the article is to examine Rue Saint-Urbain (The Street) by Mordecai Richler and Côte-des-Nègres by Mauricio Segura. Despite numerous differences between the two writers (their origins, languages of their literary expression, time of their artistic activity, etc.), their works share certain characteristics. The narrators of both novels are similar to each other in their sensitivity to the multicultural situation of their quarters, which may be regarded as a source of conflicts and absurdities. The comparative analysis of the two novels, focusing particularly on the literary visions of Montreal presented in both texts, explores the relationships not only between Quebeckers and immigrants, but also between various ethnic groups within the Quebecois metropolis.Item In Defence of History or in Hysteria of Defence: Reflections on J. L. Granatstein’s Who Killed Canadian History?(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Bogdanowicz, MateuszDepuis des siècles les livres ont été les porteurs d’idées les plus efficaces et communs. Dans les années 1990, le livre Who Killed Canadian History ? de Jack L. Granatstein a soulevé une vive controverse au Canada et à l’étranger. En fonction d’un bref examen du phénomène du livre, l’auteur de l’article aborde un certain nombre de questions essentielles pour quiconque préoccupé par les devoirs civiques, par le patriotisme à petite et à grande échelle ainsi que par la liberté d’expression. La première série de questions est à caractère plus universel : Pourquoi les livres sont-ils contestés ? Dans quelle mesure les auteurs sont-ils conscients du fait que leur livre deviendra controversé ? Pourquoi relever un défi d’écrire un livre controversé ? Who Killed Canadian History ? de J.L. Granatstein soulève aussi des questions plus concrètes comme : Quels sont les objectifs principaux qu’ont les auteurs pour rendre le livre discutable ? A quoi aspire l’auteur ? Et si le livre est-il bon de nos jours, comment le mettre en lien avec les préoccupations actuelles ou l’universalité est-elle un aspect essentiel ? Pourquoi un livre est-il considéré comme provocateur ? Par qui ? Quel sera l’impact du livre au Canada, si c’est le cas ? Quelles seront ses conséquences sur d’autres pays, par exemple sur la Pologne ou sur l’Europe « unie » ?Item Intruders in Canadian Gardens: Subversive Rewritings of Genesis in the Works of Timothy Findley and Thomas King(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Filipczak, DorotaL’article porte sur Not Wanted on the Voyage (1984) de Timothy Findley et Green Grass, Running Water (1993) de Thomas King ainsi que sur deux brefs récits de celui-ci, à savoir “Totem” et “One Good Story, That One”. Dans la partie centrale des deux textes, les deux écrivains canadiens réécrivent et parodient les scènes et les concepts principaux du document yahviste dans la Génèse, notamment les récits sur le jardin d’Éden et sur le Déluge. Findley et King contredisent l’image anthropomorphique de Dieu dans la représentation yahviste; ils montrent les limites de cette approche yahviste et s’arrêtent sur les intérêts impériaux dissimulés derrière l’autorité biblique, reproduite plus tard par l’idéologie de l’Empire britannique. King reconnaît l’influence de Findley dans sa propre oeuvre par la citation du titre de son fameux roman dans Green Grass, Running Water. Si Findley détériore le récit de la création et du déluge, situé dans l’Ontario rural, King, qui est en partie de descendance cherokee, décolonise le jardin canadien en dénonçant les desseins impériaux cachés derrière l’utilisation du mythe d’Éden en Amérique du Nord. Les deux auteurs subvertissent la narration biblique par les personages marginalisés ou ridiculisés dans le grand récit. Ces intrus dans le jardin attirent notre attention sur les enjeux qui ne constituaient pas les préoccupations essentielles. Dans un pays moderne et démocratique, il n’y a pas de place pour la censure officielle. La liberté d’expression semble être une valeur sacrée. Pourtant, il devrait toujours y avoir de la place pour un débat, un échange de points de vue et pour une remise en question de certaines opinions.Item “It is always darkest just before first dawn’s light”: The Social Project of Recent Native Canadian Prose(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Rzepa, AgnieszkaLes littérature des Premières Nations écrites au Canada ont été toujours animées par un projet social. Tout en reconnaissant que, comme l’a démontré Emme LaRoque, les possibilités de ces littératures ne se limitent pas à des messages culturels et sociaux, l’auteure du présent article se concentre sur des textes choisis des écrivains autochtones canadiens qui manifestent très ouvertement des visions entrecroisées d’un projet social traité comme « le » principal projet contemporain des littérature des Premières Nations. Les textes récents écrits par des auteurs autochtones en établissant un diagnostic très pessimiste de la condition du monde, semblent en même temps viser leur propre objectif par la mise en valeur des éléments relevant des épistémologies et des ontologies indigènes. Ces dernières sont vues, dans ce contexte, comme une nécessité urgente mais aussi elles demeurent ouvertes aux discussions. Les ouvrages sont destinés aux lecteurs qui n’appartiennent pas à la communauté autochtone et qui ne sont pas issus de la société de colons canadiens. De plus en plus souvent les auteurs autochtones introduisent dans leurs textes une profonde conscience globale, en essayant d’agir contre ce qu’ils considèrent comme le mal causé par la globalisation en globalisant la portée et la thématique de leur littérature. Leurs ouvrages suggèrent que s’il y a encore un espoir de guérison et de survie globale, il ne peut être réalisé que par l’intermédiaire de l’éducation et d’une coopération importante de multiples communautés en interaction, tant sur le plan global que local.Item “It was empty and silent, except for the devilish laughter of the coyotes” – The Perception of Canada as a Peaceable Kingdom and Promised Land in Selected Immigrant Memoirs(Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich, 2013) Drewniak, DagmaraL’attitude du gouvernement canadien et de la société canadienne envers l’immigration a considérablement changé depuis des décennies. Elle a souvent réfléchi l’état de l’économie canadienne et a ainsi réflété les possibilités que le Canada offrait aux nouveaux venus. Le concept du “Royaume paisible” ainsi que la réflexion de Northrop Frye sur l’idéal social canadien – « le mythe pastoral » (Frye 1971: 238) – est juxtaposé ainsi que contesté par sa notion de « mentalité de garnison » (225) imposée aux immigrants par d’autres groupes sociaux, aussi bien que par la nature canadienne écrasante. L’article vise à examiner l’ambivalence des attitudes canadiennes envers les immigrants venant d’Europe de l’Est dans trois mémoires réflétant deux phases différentes d’immigration : après la Première Guerre mondiale et après la Deuxième Guerre mondiale. L’article présente Marynia, Don’t Cry A Mother’s Legacy de Apolonja Maria Kojder publié en 1995 et les mémoires de Barbara Głogowska intitulés Three Generations publiés dans le même volume que le récit de Kojder et consacrés à l’histoire de l’immigration d’un Polonais, Mike Deputat. La perception des immigrants du “Royaume paisible” est troublée par le passé traumatisant qu’ils ont connu et par la réalité dure à laquelle ils se sont confrontés au Canada, ce qui était la réalisation d’une autre affirmation fameuse de Frye, selon laquelle « entrer au Canada est une question d’être silencieusement avalé par un continent étranger ».Le récit Born and Raised Under a Straw Roof: A True Legacy of the Human Spirit de Mary A. Drzewiecki, publié en 2000, jette encore un autre regard sur l’hospitalié canadienne et sur l’adaptation des immigrants d’Europe de l’Est. Bien que douloureux et traumatique, ce récit vise l’image pastorale de Frye et relate le parcours de l’immigration d’après la Deuxième Guerre mondiale, celle qui est reconnue pour avoir été un facteur important contribuant au développement de la terre d’abondance canadienne. Déterminés par les périodes de la migration, les Polonais ont fait face à des conditions de vie complètement différentes au Canada. Pourtant, les membres des familles de Kojder, de Deputat et de Drzewiecki ont réussi à mener une vie prospère au Canada et ils ont ainsi fui la mort ou la misère inévitable dans une Europe déchirée par des conflits.