Gasztold, Brygida2014-09-052014-09-052003TransCanadiana, 6.2013, pp. 207-2261899-0355http://hdl.handle.net/10593/11413La loi sur la citoyenneté canadienne de 1947 a fait ressortir le besoin de se distancer de l’identité britannique et d’en définir sa propre canadienne. De nombreuses théories ont établi les liens entre le concept de canadianité et les caractéristiques d’un territoire donné et ont défendu l’idée de la survie des victimes de la colonisation comme essentielle pour la construire (Atwood, 1972) ou ont indiqué “la mentalité de garnison” (Fry, 1964) comme caractéristique de l’imagination canadienne. Considérer le Canada comme une “nation sur mesure” (“A Nation by Design”) (Zolberg, 2006) suppose qu’il existe plus d’une manière d’être Canadien. L’une des variables du discours multiculturel est la notion de récit, qui est non seulement un outil de construction et de transmission du savoir mais également il reflète la structure sociale et conceptuelle dont il ressort. Le roman d’Anne Michaels Fugitive Pieces (1996) (traduction française : La Mémoire en fuite de 1998) représente tel récit ancré dans l’expérience juive dont le contexte plus global façonne les modèles idéologiques propres à la diversité canadienne. L’auteure associe une perspective ethnique à un lieu culturel du Canada multiculturel et, ce faisant, elle crée un récit représentatif de l’ethnicité juive et de la pluralité culturelle canadienne. L’auteure de cet article examine la façon dont Michaels emploie les éléments du discours narratif reflétant aussi bien que rejettant la notion de multiculturalisme. Le caractère épisodique du récit et la représentation du temps comme interrompu reflètent le contraste possible entre sa construction et sa representation ; entre la politique institutionnelle canadienne et sa pratique. Le concept d’adoption ainsi que de famille de substitution défient une histoire linéaire et officielle promouvant d’autres récits que ceux légitimés par la noblesse du sang ou par l’appartenance au groupe dominant. Les lacunes dans le récit et les histoires inédites revèlent un processus très complexe d’édification d’une nation, qui doit tenir compte des premières étapes marquées de l’expérience de l’invasion et de la colonisation tandis que les omissions dans le texte et dans le récit révèlent non seulement les difficultés de définition de l’identité canadienne mais aussi d’acceptation des modèles déjà existants.enA Narrative Inquiry into Canadian Multiculturalism: Fugitive Pieces by Anne MichaelsArtykuł