“A brave new schizophrenic world” – Canada in Michael O’Brien’s Plague Journal
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Date
2013
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Publisher
Polskie Towarzystwo Badań Kanadyjskich
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Abstract
Dans la dystopie controversée de Michael D. O’Brien Plague Journal,
publiée en 1999, le Canada apparaît comme une antithèse du « royaume paisible » où
au lieu de sa célèbre tolérance on voit une sorte de totalitarisme que causent le
libéralisme et le relativisme postmoderne. Le roman se présente sous la forme d’un
journal tenu par Nathaniel Delaney. Le narrateur, faisant souvent recours au courant
de conscience, décrit le monde qui l’entoure, analyse des changements inquiétants qui
s’y produisent et évalue sa propre vie. Il est persuadé que la civilisation occidentale,
qui a rejeté les valeurs chrétiennes, se dirige vers une catastrophe. Le titre du livre est
une référence au Journal de l’année de la peste, le texte du XVIIIe siècle dans lequel
Danief Defoe relatait l’épidémie ravageant Londres au XVIIe siècle. Selon Delaney, une maladie similaire, qu’il appelle peste sociopolitique, ronge les
esprits des Canadiens contemporains. Le narrateur, en tant qu’un critique du
gouvernement et du relativisme, qui est selon lui proche du totalitarisme, et en tant
qu’un catholique, un homme hétérosexuel dans les veines duquel coule du sang de
Premières Nations du Canada, se sent comme quelqu’un qui fait partie d’une minorité
opprimée, ce qui paraît comme une anomalie dans la littérature canadienne qui décrit
souvent des conditions symétriquement opposées. Le héros décrit le processus de son
exclusion progressive de la vie sociale et publique à cause de son rejet du
politiquement correct et de la dénonciation du Canada comme un pays ressemblant à
la société orwellienne où l’apparente paix est au fond une guerre idéologique, la
liberté devient une nouvelle forme de totalitarisme et la prétendue science captive la
société et la fait endormir dans l’ignorance. Soupçonneux, se trouvant au bord de la
folie, Delaney devient l’ennemi public. On l’accuse, selon lui à tort, d’inceste et de
meurtre, et on le désigne coupable, comme chez Orwell, de crimes de pensée.
Nathaniel trouve refuge dans la forêt canadienne, au sein de la nature du pays à
laquelle ses ancêtres était liés depuis des siècles. Soutenu par les Thu, une famille
pieuse d’immigrés vietnamiens et aidé par son grand-père Thaddeuss Delaney, il
retrouve la paix intérieure et libère son esprit de la haine qui le détruisait. Quand, à la
fin, il est arrêté par les autorités canadiennes à ses trousses, et ensuite disparaît
mystérieusement de sa cellule, sa vie est écrite dans les pages de son journal qui doit
servir aux autres générations à reconstruire le monde d’avant l’apocalypse.
Description
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Keywords
Citation
TransCanadiana, 6.2013, pp. 301-316
Seria
ISBN
ISSN
1899-0355